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Agence de Gestion du Patrimoine Bâti de l'Etat

A ZIGUINCHOR, L’AGPBE JOUE A FOND LA CARTE DU RENOUVEAU

En cette seconde moitié d’octobre, l’hivernage n’est pas fini. Pourtant, pas un nuage au ciel. Le soleil est généreux. Il disparaît si souvent derrière les rangées d’arbres interminables. Dessinée par d’époustouflants paysages dans un long manteau de verdure, la Casamance est une source d’inspiration. Elle arrange les idées autant qu’elle donne des fourmis dans les jambes. A la tête d’une délégation formée de ses collaborateurs, du directeur du renouveau du service public et du directeur des ressources humaines de l’administration territoriale, Abdou Karim Fofana a dépaysé certaines activités de son agence dans la partie méridionale du pays. Sur place depuis lundi 17, accueilli à bras ouverts à la gouvernance dans un édifice immaculé d’inspiration coloniale, le directeur général de l’agence du patrimoine bâti de l’Etat a d’emblée campé le décor. « Cette visite s’inscrit d’une part dans le cadre du programme de réhabilitation des bâtiments administratifs de l’Etat. Et d’autre part, il s’agit de vérifier l’effectivité de la directive présidentielle abrogeant les logements conventionnés ». Devant une forêt de micros des médias locaux venus snacker ses propos, le patron de l’AGPBE dira qu’il est venu ici avec ses équipes accompagner le processus lancé par le Président de la République sur le renouveau du service public. Dans cette dynamique, le patrimoine bâti cherche les voies et moyens de mettre en place ce que M. Fofana appelle les buildings administratifs régionaux qui permettront d’opérer des regroupements de services. Ceci, pour économiser sur les engagements locatifs de l’Etat et disposer de bâtiments aménagés de manière à impacter la qualité des services rendus aux usagers. Et le premier bâtiment administratif du genre serait implanté à Ziguinchor d’ores et déjà désignée région pilote comme elle l’est d’ailleurs dans d’autres domaines. En fil rouge, l’agence prône autant le dynamisme que l’équité territoriale. Ses responsables le répètent à satiété. Le Sénégal périphérique (terminologie de moins en moins usitée des autorités) est traité sur le même pied que les grands centres urbains comme Dakar. Les investissements à plusieurs vitesses n’ont plus droit de cité, s’engage Abdou Karim Fofana.

Visites au pas de charge

C’est l’expression consacrée pour désigner une tournée marathon et menée tambour battant. Le pas de course. Une dizaine de sites (Tendouck, Sindian, Nyassia, Niaguiss, kafountine, Loudia Ouoloff, Kabrousse) parcourus de fond en comble donnent lieu à s’étonner du parc immobilier non négligeable mais au-dessus duquel les nuages s’amoncellent. Le directeur technique de l’AGPBE, Makhfouss Sarr fait observer l’inexistence d’entretiens pour la plupart des bâtiments dont certains sont désaffectés pour cause de vétusté. Ses assesseurs, au même moment, mesurent de diamètre des défis du réel à relever. De nos yeux de reporter, nous voyons des bâtiments récupérables mais allant cahin-caha avec par-ci des murs défraîchis, par-là des toitures en fibrociment, tuiles ou zinc abîmées davantage par les abondantes précipitations et les branchages des arbres qui les tutoient de trop près. Pour sa part, Antoumane N’Diaye, responsable du parc immobilier de l’Etat au sein de l’agence fait presque du porte à porte pour identifier et avoir meilleure lisibilité sur les conventions à usage de logements dans la région. Son constat est mi-figue mi-raisin. Il a visité des maisons dites conventionnées mais inoccupées. Des bizarreries. Mais les tournées en régions lui ont permis de mettre à jour ses fichiers sur un certain nombre de données en application au pied de la lettre de la directive de M. le Président de la République.

Coproduction et démarche inclusive

Si les conventions et l’état physique des bâtiments administratifs constituent de grands sujets de préoccupation, il n’en reste pas moins que des perspectives s’ouvrent après que l’AGPBE a dynamisé sa politique et modernisé ses outils de pilotage du patrimoine.  Chemin faisant, l’agence a instauré des passerelles et mis en avant un modèle d’interaction avec la direction du renouveau du service public (ministère de la fonction publique) et la direction des ressources humaines et du matériel de l’administration territoriale (ministère de l’intérieur). Mamadou Salif Kandé, DRSP, explique que « cette tournée permet de partir des réalités du terrain pour avoir des stratégies d’intervention plus pertinentes en vue d’organiser l’administration au niveau territorial et offrir des services de meilleure qualité aux usagers du service public ». Embouchant la même trompette, Abdou Khadr Diop, responsable du matériel à la DGAT salue la parfaite collaboration de l’agence avec le ministère de l’intérieur dans l’élan et le grand projet de modernisation de l’administration territoriale parce qu’à ses yeux, une vraie phase de renouveau du service public est ouverte. « Je me réjouis des efforts d’occupation du terrain et d’investissements de l’AGPBE », note M. Diop. Les derniers ressentis sont exprimés à Loudia Ouoloff, à une encablure des zones aquatiques et balnéaires de la Casamance. Visiblement fier de renouer le patrimoine bâti d’avec le terrain et la proximité, A. K. Fofana a trouvé très important qu’aucune localité n’ait été oubliée. A l’en croire, le concept de renouveau du service public doit faire sens aussi bien à Dakar, dans les chefs-lieux de régions que dans les localités les plus reculées du Sénégal en déployant l’appui nécessaire aux arrondissements et sous-préfectures qui éprouvent des difficultés à avoir un cadre opérationnel pour rendre un service public de qualité. Et d’ajouter : « nous irons partout où l’administration territoriale est implantée pour apporter des prestations et améliorer la qualité de services  afin de décupler l’efficacité de l’administration ». Au titre du programme de réhabilitation, une enveloppe va être dégagée pour 2017 et sera répartie de manière équitable entre 4 régions (kaffrine, Tambacounda, kédougou et bien sûr Ziguinchor). Tout au long du séjour à Ziguinchor, le ciel n’était pas chargé. On pouvait y espérer alors le soleil. Un soleil éclairant d’un jour nouveau la dynamique de renouveau du service public. M. Fofana pouvait valablement ajouter une couche d’optimisme et de lucidité avant de fermer le ban : « l’objectif final pour nous, c’est jouer notre partition dans le renforcement de la dignité et la dimension de la puissance publique qui ne peut se faire respecter sans se respecter elle-même ».